
Comment calculer la TAI et optimiser votre flotte automobile ?
19 octobre 2025Comment géolocaliser légalement les véhicules de vos salariés ?
La géolocalisation des véhicules professionnels représente aujourd’hui un enjeu majeur pour les entreprises de transport et du BTP. Nous observons que cette technologie suscite de nombreuses interrogations légales chez les dirigeants qui souhaitent optimiser leur flotte tout en respectant la réglementation. Les dispositifs de suivi GPS offrent des avantages considérables, mais leur déploiement nécessite une approche rigoureuse pour éviter les écueils juridiques.
L’encadrement légal de ces systèmes par la CNIL protège les droits des salariés tout en permettant aux entreprises de poursuivre des objectifs légitimes. Nous constatons que de nombreux chefs d’entreprise méconnaissent ces règles, s’exposant ainsi à des sanctions financières importantes. Une mise en œuvre conforme garantit non seulement la légalité du système, mais également son efficacité opérationnelle.
Les objectifs légitimes de la géolocalisation professionnelle
La réglementation autorise l’installation de dispositifs de géolocalisation dans plusieurs contextes spécifiques. Nous identifions cinq finalités principales qui justifient légalement leur usage dans un environnement professionnel. Ces objectifs doivent être clairement définis et proportionnés aux besoins réels de l’entreprise.
Le suivi des prestations de transport constitue le premier motif reconnu par la loi. Cette finalité concerne particulièrement les entreprises qui facturent leurs services selon les trajets effectués. Les ambulanciers, par exemple, utilisent ces données pour la dématérialisation de leur facturation auprès de l’assurance maladie. Cette conformité de votre flotte professionnelle devient alors indispensable pour maintenir l’activité.
La sécurisation des biens et des personnes représente un autre objectif légitime fondamental. Nous recommandons cette approche aux entreprises transportant des marchandises de valeur ou opérant dans des zones sensibles. Le système peut rester inactif en temps normal et s’activer uniquement en cas de vol déclaré. Cette fonction protège efficacement les investissements importants que représentent les véhicules lourds et les engins de chantier.
L’optimisation des interventions d’urgence justifie également l’usage de la géolocalisation. Cette fonctionnalité permet d’identifier rapidement le technicien le plus proche d’une panne ou d’un incident. Les entreprises de maintenance et de dépannage bénéficient ainsi d’une réactivité accrue qui améliore leur service client tout en réduisant les coûts de déplacement.
Restrictions et limites d’usage à respecter
La législation établit des interdictions strictes concernant l’utilisation des systèmes de géolocalisation. Nous soulignons l’importance de ces limitations qui protègent la vie privée des employés tout en préservant l’équilibre social dans l’entreprise. Le non-respect de ces règles expose l’employeur à des sanctions pénales et civiles.
Le contrôle permanent des salariés reste formellement interdit par la réglementation. Cette restriction s’applique particulièrement aux représentants commerciaux qui bénéficient d’une liberté d’organisation dans leurs déplacements. Les VRP ne peuvent donc pas faire l’objet d’un suivi géolocalisé continu, même pendant leur temps de travail effectif.
La surveillance des limitations de vitesse par géolocalisation constitue une pratique interdite. Nous observons que certaines entreprises tentent d’utiliser ces données pour contrôler le comportement routier de leurs conducteurs. Cette approche transgresse la réglementation et peut créer des tensions sociales importantes au sein des équipes. Ces erreurs sur vos temps de conduite relèvent d’autres dispositifs légaux spécifiques.
| Usage autorisé | Usage interdit |
|---|---|
| Suivi des prestations facturables | Contrôle des limitations de vitesse |
| Sécurisation contre le vol | Surveillance permanente |
| Optimisation des interventions | Suivi hors temps de travail |
| Respect des obligations légales | Contrôle des représentants syndicaux |
La collecte de données en dehors du temps de travail reste strictement prohibée. Cette règle s’applique aux trajets domicile-travail, aux pauses et aux périodes de repos. Même la lutte contre le vol ne justifie pas la collecte permanente de ces informations personnelles. Les salariés doivent pouvoir désactiver la géolocalisation pendant ces périodes, tout en permettant à l’employeur de contrôler la fréquence de ces désactivations.
Garanties et droits des salariés
La protection de la vie privée des employés constitue un pilier fondamental de la réglementation sur la géolocalisation. Nous insistons sur l’importance de ces garanties qui conditionnent la légalité du dispositif. L’employeur doit mettre en place des mesures techniques et organisationnelles pour assurer cette protection.
L’information préalable des salariés représente une obligation légale incontournable. Cette information doit détailler les finalités poursuivies, les destinataires des données et la durée de conservation prévue. Nous recommandons la rédaction d’un avenant au contrat de travail ou d’une note de service explicite pour formaliser cette information. Les instances représentatives du personnel doivent également être consultées avant la mise en œuvre.
Le droit d’accès aux données personnelles permet aux salariés de consulter les informations les concernant. Cette transparence inclut les dates et heures de circulation ainsi que les trajets enregistrés. L’employeur doit répondre à ces demandes dans les délais légaux, sous peine de sanctions financières importantes, comme l’illustre l’amende de 10 000 euros infligée par la CNIL à une entreprise récalcitrante.
Les mesures de sécurité technique garantissent la confidentialité des données collectées. L’accès au système doit être protégé par des identifiants personnels et des mots de passe robustes. Une politique d’habilitation claire définit les personnes autorisées à consulter ces informations sensibles. La journalisation des accès permet de tracer toute consultation et d’identifier d’éventuels abus.
Mise en œuvre pratique et conformité CNIL
La mise en conformité d’un système de géolocalisation nécessite une approche méthodique respectant toutes les exigences réglementaires. Nous accompagnons les entreprises dans cette démarche complexe qui conditionne la légalité et l’efficacité du dispositif. Une analyse préalable des besoins permet d’éviter les erreurs coûteuses.
La durée de conservation des données varie selon l’usage prévu du système. Le principe général limite cette conservation à deux mois maximum pour les données de géolocalisation classiques. D’un autre côté, cette durée s’étend à un an pour l’optimisation des tournées et la preuve des interventions. Le suivi du temps de travail autorise une conservation de cinq ans, particulièrement utile pour les entreprises soumises aux réglementations spécifiques du transport.
L’inscription au registre des traitements constitue une obligation administrative fondamentale. Ce document doit décrire précisément les finalités du traitement, les catégories de données collectées et les mesures de sécurité mises en place. Le délégué à la protection des données, lorsqu’il existe, doit être associé à toute la démarche de mise en œuvre.
Les évolutions réglementaires récentes, notamment avec la loi LOM et ses obligations de verdissement pour les entreprises en 2025, renforcent l’importance d’une approche globale de la conformité. Les entreprises de transport doivent intégrer ces nouvelles contraintes dans leur stratégie de géolocalisation.
En cas de non-conformité, plusieurs recours s’offrent aux salariés concernés : le service des plaintes de la CNIL, l’inspection du travail et le procureur de la République. Ces instances disposent de pouvoirs de sanction importants pouvant aller jusqu’à l’interdiction d’usage du système et à des amendes substantielles. Une mise en œuvre rigoureuse et transparente reste donc la meilleure garantie pour éviter ces écueils juridiques.




